Rêve à Soweto

J'ai une relation amour-haine avec Johannesburg. C'est une ville tellement complexe, étalée, violemment dangereuse, mais composée de gens sympathiques et où toutes les origines se mêlent (contrairement à Cape Town où la montagne divise les races). Je ne sais pas si j'aime ou je déteste.

J'ai passé la majeure partie de mon temps à travailler sur le campus de l'université de Witswatersrand. Ceci dit, j'ai pris un avant-midi de congé pour aller jouer à la touriste et faire un circuit avec un guide. J'ai pris l'option du tour de ville qui inclue le Township de Soweto, le plus grand Township de l'Afrique du Sud. Il y a un an, j'ai suivi un cours sur l'habitat et j'ai énormément lu sur le cas de Soweto. J'étais donc fascinée rien qu'à l'idée de visiter la communauté de 5 millions d'habitants à 2 pas de Soccer City.

Cet endroit est incroyable. Je préférerais vous en parler de vive voix devant un bon verre de vin (sud africain), alors je n'entrerai pas dans les détails. Je peux toutefois vous assurer que Soweto demeure une communauté où les gens sont généralement fiers d'y appartenir. Beaucoup de maisons ont été améliorées, rendant la qualité de l'habitat meilleure qu'elle ne l'était au temps de l'Apartheid. Pour plusieurs, y habiter est un choix, contrairement au passé.

Malgré tout, il reste des maisons en métal qui laissent passer les rafales, le froid et la pluie. J'ai d'ailleurs eu la chance de discuter avec un garçon de mon âge qui, comme beaucoup de monde, avait construit lui-même sa maison illégalement sur un terrain qui ne lui appartient pas. À tout moment, il peut se faire demander de quitter et il se retrouvera à nouveau dans la rue. Il était si fier de sa maison (celle en jaune sur la dernière photo). Je trouve tout ça vachement inspirant.